Tous les moments où un chantier se trouve à l’arrêt (soirées, jours fériés, congés du bâtiment) présentent un risque de vol accru de 50 % (chiffre rapporté par la Confédération nationale de la Construction). En plus d’entraîner une perte financière qui peut rapidement grimper, le vol peut aussi entraver, voire compromettre, la poursuite du chantier dans les délais prévus. Michael De Maeseneire est régulièrement sur le terrain et constate : « On vole vraiment tout sur un chantier. Des bétonnières, des groupes électrogènes, des mini-pelles mécaniques, des câbles métalliques, des chaudières, et mêmes des grues. L’audace des voleurs est sans limite puisque certains vont jusqu’à vider un chantier avec un camion semi-remorque, voire en convoi exceptionnel. » Si le meilleur moyen de vous prémunir contre ce type de sinistre consiste à contracter une assurance Bris de Machines ou Tous Risques Chantier, il existe, complémentairement, des mesures simples permettant de limiter les risques.
Selon la nature, l’ampleur et la durée d’un chantier, il n’est pas toujours possible de dégager celui-ci complètement en période d’arrêt, que celle-ci soit de courte durée ou prolongée de plusieurs semaines comme lors du congé du bâtiment en été. Dans une volonté de sensibilisation visant à réduire les risques de vol, l’expert en prévention Michael De Maeseneire propose plusieurs mesures concrètes.
Cette solution, peu coûteuseet efficace, consiste à apposer le logo de la société sur chaque machine. « De cette manière, elles sont clairement identifiées et, au passage, cela vous donne une visibilité publicitaire. » Michael De Maeseneire constate une lacune : peu d’entrepreneurs possèdent un inventaire détaillé de leur matériel de chantier avec une photo de chaque machine. « Je conseille de le faire car, en cas de vol, cela permettra de plus facilement justifier le dépôt de plainte à la police. » Il y a aussi moyen de localiser les machines. La mise en place d’un système de géolocalisation des machines (via une puce localisée par GPS par exemple) constitue une alternative extrêmement efficace en cas de vol. A tout moment, l’entrepreneur sait où se trouve telle ou telle machine.
La démarche est simple - il suffit de contacter la police locale en leur signalant l’adresse du chantier. Généralement, ce type d’intervention est pris en charge gratuitement. Les entrepreneurs peuvent aussi engager du personnel spécialisé pour faire surveiller leur chantier ou installer des caméras qui enregistrent 24 h/24 ou des détecteurs de mouvements.
Dans la mesure du possible, il faut éviter de faire livrer machines et matériaux (chaudières, tuyauteries, etc.) en même temps, ou trop longtemps à l’avance sur chantier. Car il va falloir les stocker, ce qui accroît le risque de vol. Notre expert recommande de faire livrer le matériel au fur et à mesure de son utilisation.
Expérience à l’appui, il est conseillé aux petites entreprises (plafonneurs, chauffagistes…) de stationner leurs camionnettes chargées d’outillage dans un garage ou un hangar fermé à clé plutôt que sur la voirie ou le parking situé devant l’entreprise. « Une camionnette vidée de l’intégralité de son contenu en une nuit n’est pas de la fiction, mais bien une réalité. » Il en va de même pour les containers, baraques de chantier et véhicules qu’il convient de toujours fermer à clé et de placer dans un endroit stratégique (bien visibles en ville, dissimulés en rase campagne) afin de ne pas susciter a convoitise des voleurs.
Si des matériaux doivent être impérativement stockés sur le chantier, il convient d’éloigner au maximum de la voirie ceux qui ont le plus de valeur (gros câbles en cuivre par exemple). Michael De Maeseneire conseille aussi des gestes simples comme placer des blocs en béton (ou le grappin d’une pelleteuse) sur un groupe électrogène. Le fait d’ajouter du poids sur une machine complique la tentative de vol. « Par contre, il ne faut jamais suspendre un coffre à outils ou autre à une grue-tour sous prétexte de les mettre hors d’atteinte. C’est une pratique dangereuse. En cas de vents forts, la grue peut être déstabilisée, faire tomber le matériel et provoquer des dégâts conséquents. »
L’assurance Bris de Machines couvre les dégâts matériels (dus à des causes internes et/ou externes) et le vol d’engins de chantier.
L’assurance Tous Risques Chantiers couvre les dégâts matériels et le vol de matériaux et d’éléments de construction destinés à être incorporés à l’ouvrage (chaudières, vitrages, portes, briques…).
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