Un coup de pouce bour le budget mobilité
Le budget mobilité a connu un démarrage lent. Mais cela va probablement changer. La nouvelle façon de travailler de l'après-pandémie et l'assouplissement pourraient en effet relancer le système.
Le budget mobilité existe depuis le 1er mars 2019. Il donne à vos travailleurs disposant d’une voiture de société ou y ayant droit la possibilité de l’échanger contre un véhicule plus petit ou de la restituer. En échange, ils bénéficient d’autres avantages comme un abonnement aux transports en commun, une affiliation à un système d’autopartage, un vélo de société, une plus grosse voiture de location pour les vacances, le remboursement de frais de logement et même une partie en cash. Ces avantages se répartissent en trois catégories : une voiture plus petite, des solutions de mobilité alternatives ou du cash. Les pouvoirs publics cherchent ainsi à diminuer le nombre de voitures de société sur nos routes.
Un succès limité
Jusqu’à présent, le succès du dispositif a été limité. Une enquête réalisée en mai par le groupe de services RH Securex révèle qu’à peine 4 % des travailleurs belges disposaient de ce budget à cette date. 25 % des utilisateurs d’une voiture de société ont pourtant indiqué y être favorables. « La nouvelle façon de travailler après la pandémie peut changer la donne », explique Ina Sanders de Securex Consulting. « Si les salariés travaillent davantage à domicile, ils auront moins besoin de leur voiture, ou du moins d’une plus petite cylindrée. D’autres avantages deviennent alors potentiellement plus intéressants. »
C’est à vous, en tant qu’employeur, de décider si vous donnez accès à un budget mobilité à votre personnel. Ensuite, le travailleur décide librement s’il accepte ou non votre offre. Elle ne peut pas lui être imposée. Si le travailleur accepte votre offre, il peut utiliser librement le montant prévu pour une voiture de société dans la limite des propositions que vous présentez. Ina Sanders : « Les entreprises optant pour cette solution ont intérêt à discuter au préalable avec leurs travailleurs des avantages souhaités en échange de la restitution de leur véhicule. Cela augmente les chances de succès. » Lors de l’enquête, 40 % des salariés ont indiqué leur préférence pour une indemnité kilométrique, 22 % pour un abonnement annuel aux transports en commun et 13 % pour un vélo de société. L’utilisation d’une voiture partagée de l’entreprise a aussi suscité un intérêt considérable. « Tout cela génère bien entendu un surcroît de travail administratif », admet Ina Sanders. « Mais cela peut être largement compensé par des outils RH liés au service rémunération. »
Tout le monde ne peut pas bénéficier d’un budget mobilité. En tant qu’employeur, vous ne pouvez l’instaurer que si vous avez mis une ou plusieurs voitures de société à la disposition de votre personnel durant les 36 mois précédant l’introduction. En outre, le budget mobilité n’est octroyé qu’aux personnes disposant d’une voiture de société depuis au moins 3 mois sans interruption au moment de la demande, ou pouvant en disposer durant cette période et ayant eu une voiture de société au moins 12 mois au cours des 36 mois précédant la demande. « Actuellement, cela pose parfois des problèmes », ajoute Ina Sanders. « Pour les personnes ayant une promotion, par exemple. Elles sont actuellement poussées vers la voiture de société. Elles n’ont droit à un budget mobilité que si elles satisfont à la condition de temps. Des recommandations ont donc été formulées au sein du Conseil national du travail afin d’adapter le dispositif. » Des conditions plus souples s’appliquent de toute façon aux nouvelles entreprises et aux nouveaux travailleurs.
Alternative au budget mobilité, le plan cafétéria comprend notamment des solutions de mobilité. C’est la solution que nous avons choisie. « Cela nous permet d’une part de nous adapter à la nouvelle manière de travailler post pandémie et, de l’autre, d’intégrer des avantages supplémentaires dans le plan », explique Alex Debeuf, expert RH chez Fédérale Assurance. « Nous avons lancé le plan cafétéria pour nosadres cette année. L’an prochain, nous l’étendrons à tous les travailleurs. » Pour une partie de leur package salarial, les travailleurs ont le choix notamment entre un vélo de société, des titres de transport ou des abonnements aux transports en commun et une mise à niveau de la voiture de société. « Toutefois, avec un plan cafétéria, nous pouvons aussi proposer des smartphones, des ordinateurs portables, des congés supplémentaires ou d’autres avantages », ajoute Alex Debeuf.
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